Eddy Mitchell
Eddy Mitchell, de son vrai nom Claude Moine, est une figure emblématique de la chanson française, connu pour sa voix grave et son style mêlant rock’n’roll, country et chanson française. Né le 3 juillet 1942 à Paris, dans le quartier de Belleville, il a grandi dans une époque marquée par l’arrivée du rock américain en France, ce qui influencera profondément sa carrière.
Les débuts avec Les Chaussettes Noires
Eddy Mitchell commence sa carrière dans les années 1960 en tant que chanteur du groupe Les Chaussettes Noires, l’un des premiers groupes de rock’n’roll français. Formé en 1960, le groupe connaît un succès fulgurant avec des titres comme « Daniella », « Eddie sois bon » ou encore « Be-Bop-A-Lula ». À l’époque, le rock’n’roll est une révolution en France, et Eddy, inspiré par des artistes comme Elvis Presley et Gene Vincent, incarne cette vague de jeunesse et de rebellion. Le groupe se sépare en 1964, notamment à cause du service militaire de certains membres, marquant le début de sa carrière solo.
Carrière solo et évolution musicale
En solo, Eddy Mitchell s’affranchit progressivement du pur rock’n’roll pour explorer d’autres genres comme la country, le rhythm’n’blues et la ballade. Il adapte souvent des chansons américaines en français, avec des textes écrits par des paroliers talentueux comme Pierre Delanoë ou Boris Bergman.
Parmi ses premiers succès solo, on trouve « Toujours un coin qui me rappelle » (1964) et « J’ai oublié de l’oublier » (1966). Sa voix chaude et son charisme le distinguent rapidement.
Dans les années 1970 et 1980, il enchaîne les albums et les tubes : « La Dernière Séance » (1977), « Couleur menthe à l’eau » (1980), « Le Cimetière des éléphants » (1982), ou encore « Vieille canaille » (en duo avec Serge Gainsbourg en 1986).
Eddy Mitchell à une passion pour l’Amérique
Eddy Mitchell a toujours eu un amour profond pour la culture américaine, qu’il exprime à travers sa musique, mais aussi dans ses choix de vie. Il a souvent collaboré avec des musiciens américains et enregistré dans des studios mythiques. Cet attachement se retrouve également dans son émission télévisée « La Dernière Séance », diffusée dans les années 1980, où il présentait des films classiques américains, reflétant sa passion pour le cinéma.
Cinéma et autres activités
En parallèle de la musique, Eddy Mitchell s’est illustré comme acteur dans des films comme « Coup de torchon » (1981) de Bertrand Tavernier ou « Les Clefs de bagnole » (2003) de Laurent Baffie. Il a aussi prêté sa voix à des doublages, notamment dans des dessins animés Disney (comme le Roi Harold dans « Shrek »). Cette polyvalence montre son aisance à naviguer entre différents arts.
Les influences d’Eddy Mitchell sont multiples et profondément ancrées dans la culture musicale et cinématographique, en particulier américaine, mais aussi dans certains aspects de la chanson française. Voici un aperçu détaillé des principales sources qui ont façonné son style et sa carrière :
1. Le rock’n’roll américain des années 1950
Elvis Presley : La voix, le charisme et l’énergie d’Elvis ont marqué Eddy dès ses débuts avec Les Chaussettes Noires. Des titres comme « Eddie sois bon » (adaptation de « Good Rockin’ Tonight ») témoignent de cette admiration.
Gene Vincent : Vincent inspire à Eddy une certaine attitude rebelle et un amour pour les mélodies simples mais efficaces.
Chuck Berry : Le rythme entraînant et les riffs de guitare de Berry , notamment dans ses chansons des années 1960.
Ces artistes lui ont transmis une énergie brute et une passion pour la scène, qu’il a adaptée au public français en traduisant ou en réinterprétant leurs hits.
2. La country et le folk américain
À partir des années 1970, Eddy Mitchell s’éloigne du pur rock’n’roll pour explorer la country, un genre qu’il découvre lors de ses voyages aux États-Unis et de ses enregistrements à Nashville. Ses influences incluent :
Johnny Cash : La voix grave et les textes narratifs de Cash résonnent dans des chansons comme « Le Cimetière des éléphants » ou « Un portrait de Norman Rockwell ».
Hank Williams : Les mélodies mélancoliques et les thèmes de solitude de Williams influencent les ballades country d’Eddy.
Merle Haggard : Ce maître de la country inspire à Eddy une approche plus roots et authentique, loin des productions trop polissées.
Lien avec Elvis Presley
Elvis Presley, surnommé le « King of Rock’n’Roll », est une influence fondatrice pour Eddy Mitchell, surtout à ses débuts.
Inspiration originelle : Adolescent dans les années 1950, Eddy découvre Elvis à travers ses disques et ses films, une révélation dans une France encore marquée par la chanson traditionnelle. Cette énergie brute, ce mélange de sensualité et de rébellion, pousse Eddy à former Les Chaussettes Noires en 1960 pour importer le rock’n’roll en France.
Style vocal et scénique : Comme Elvis, Eddy adopte une voix grave et chaleureuse, capable de passer de l’explosivité rock (« Eddie sois bon ») à des ballades émouvantes (« Toujours un coin qui me rappelle »). Sur scène, même s’il reste plus sobre qu’Elvis, il cultive une présence charismatique inspirée du King.
Adaptations et reprises : Eddy a repris ou adapté plusieurs chansons associées à Elvis. Ses premiers tubes avec Les Chaussettes Noires, comme « Daniella », portent l’empreinte des rythmes syncopés et des refrains accrocheurs d’Elvis.
Elvis incarne le rêve américain, mélange de succès populaire et de racines sudistes, un thème qui fascine Eddy et qu’il transpose dans son propre univers, même s’il reste ancré dans une identité française.
Fin de carrière et héritage
En 2011, Eddy Mitchell annonce qu’il met fin à ses tournées après un ultime concert à l’Olympia, bien qu’il continue à sortir des albums occasionnellement. Son dernier grand projet notable est l’album « Big Band » (2015), où il revisite ses classiques avec une formation jazzy.
