Voici l’histoire d’une jeune scientifique qui allie génie, ambition et engagement pour un avenir plus vert.
Une Innovation Bio-Inspirée au Service de l’Économie Naturelle
REEcover : une start-up pour transformer l’Industrie
Pour porter son invention au-delà du laboratoire, Marie Perrin a co-fondé REEcover, une start-up basée à Zürich, avec son directeur de thèse Victor Mougel et une ancienne camarade d’école. L’objectif ?
Commercialiser la technologie de recyclage de l’europium et l’étendre à d’autres terres rares, comme le néodyme et le dysprosium, essentiels aux aimants des éoliennes et des véhicules électriques.
REEcover s’inscrit dans une dynamique européenne ambitieuse, portée par le Critical Raw Materials Act de 2024, qui vise à sécuriser l’approvisionnement en métaux critiques et à promouvoir le recyclage.
La start-up, encore en phase de constitution, bénéficie du soutien de programmes comme la Pioneer Fellowship de l’ETH Zürich. Marie Amélie Perrin, qui prévoit de diriger l’entreprise après son doctorat, se montre confiante :
« C’est un défi, mais c’est excitant. Chaque jour apporte quelque chose de nouveau ! »
Un parcours d’excellence et d’engagement

L’innovation de Marie Perrin arrive à un moment crucial. Avec la montée des tensions géopolitiques et les fluctuations des prix des terres rares, l’Europe cherche à réduire sa dépendance aux importations chinoises. Le recyclage, encore marginal, pourrait devenir une alternative stratégique, surtout à mesure que la demande pour les technologies vertes explose. Les aimants des véhicules électriques, par exemple, nécessitent du néodyme et du dysprosium, dont les besoins devraient quadrupler d’ici 2030.
En transformant les déchets électroniques en une ressource locale, REEcover contribue à l’autonomie stratégique de l’UE. Le procédé de Perrin, moins énergivore et plus propre que l’extraction minière, s’aligne aussi sur les objectifs de la transition verte. Comme le souligne un récent article de 20 Minuten (février 2025), son travail pourrait « faire des déchets une mine d’or verte », tout en réduisant l’empreinte écologique de l’industrie.
Les Défis à Relever
Malgré son potentiel, le chemin vers l’industrialisation n’est pas sans obstacles. La mise à l’échelle du procédé de Perrin nécessite des investissements importants et une collecte efficace des déchets électroniques, encore mal organisée en Europe. La compétitivité face aux coûts d’extraction minière, souvent moins chers à court terme, est un autre défi. Cependant, des politiques comme la responsabilité élargie des producteurs et des incitations au recyclage pourraient lever ces barrières.
Une inspiration pour la nouvelle génération
« L’entrepreneuriat, c’est comme la science : on apprend en faisant, et on ne s’ennuie jamais ! »
Vers un avenir durable
- Recyclage durable : Développer des procédés de recyclage écologiques pour récupérer les terres rares à partir de déchets électroniques (DEEE), comme les lampes fluorescentes, les aimants de moteurs électriques ou les disques durs, afin de réduire l’impact environnemental du minage et de promouvoir une économie circulaire.
- Indépendance stratégique : Contribuer à sécuriser l’approvisionnement européen en terres rares, conformément aux objectifs de l’UE (ex. Critical Raw Materials Act), en exploitant les déchets comme une ressource locale.
- Commercialisation : Mettre sur le marché une technologie brevetée pour recycler l’europium et étendre le procédé à d’autres terres rares comme le néodyme et le dysprosium, cruciaux pour les aimants permanents.
- Inspiration biologique : Le procédé s’inspire des enzymes naturelles, utilisant des molécules inorganiques appelées tétrathiométallates (composées de quatre atomes de soufre entourant un centre de tungstène ou de molybdène). Ces molécules agissent comme des ligands pour lier et séparer les terres rares.
- Recyclage de l’europium : La méthode récupère l’europium à partir de poudres fluorescentes de lampes usagées. Elle réduit l’europium à un état divalent, permettant une séparation simplifiée des autres terres rares trivalentes en quelques étapes, contrairement aux centaines d’étapes d’extraction liquide-liquide des méthodes traditionnelles.
- Efficacité : Le procédé obtient des rendements 50 fois supérieurs aux techniques conventionnelles, tout en étant plus économe en énergie et en produits chimiques, réduisant ainsi l’empreinte écologique.
- Extensibilité : REEcover travaille à adapter cette technologie pour d’autres terres rares, notamment le néodyme et le dysprosium, présents dans les aimants des éoliennes et des véhicules électriques.
Contexte et Impact
- Problématique actuelle : Moins de 1 % des terres rares sont recyclées en Europe, et les déchets électroniques (4,7 millions de tonnes par an en Europe) représentent une source sous-exploitée. Les lampes fluorescentes, par exemple, contiennent 17 fois plus de terres rares que les minerais naturels.
- Avantages environnementaux : Contrairement à l’extraction minière, qui génère des déchets radioactifs (thorium, uranium) et consomme énormément d’énergie, le procédé de REEcover est plus respectueux de l’environnement, évitant les acides agressifs comme l’acide chlorhydrique.
- Impact économique : En recyclant localement, REEcover vise à réduire la dépendance aux importations chinoises, sujettes à des fluctuations de prix et à des quotas d’exportation, tout en valorisant les déchets en ressources rentables.
- Brevet : La technologie est brevetée, marquant une étape clé vers la commercialisation.
- Start-up en création : REEcover est en phase de constitution, avec pour objectif de devenir une entreprise viable après la finalisation de la thèse de Marie Perrin, qui prévoit de diriger l’entreprise.
- Expansion : L’équipe travaille à élargir l’application du procédé à d’autres terres rares et à des sources variées de déchets (ex. aimants de moteurs électriques). Des collaborations avec des industriels et des projets européens, comme ceux financés par Horizon Europe, pourraient accélérer le déploiement.
- Défis : La mise à l’échelle industrielle, la collecte efficace des déchets et la compétitivité face aux coûts d’extraction minière restent des enjeux. Des politiques comme la responsabilité élargie des producteurs et des systèmes de collecte améliorés seront cruciaux.
- REEPRODUCE : Un projet Horizon Europe axé sur le recyclage des aimants de néodyme à partir de déchets, avec un accent sur l’automatisation et les processus industriels.
- RarEarth : Une start-up italienne qui recycle les aimants pour produire de nouveaux aimants durables, avec un taux de récupération proche de 100 %.
- Cyclic Materials : Une entreprise nord-américaine qui recycle les terres rares des aimants, avec une empreinte carbone réduite de 36 % par rapport à l’extraction.
- REEcover se distingue par son approche bio-inspirée et son focus initial sur l’europium, avec un potentiel d’adaptation à d’autres terres rares.
Appel de Marie aux partenariats industriels
Actuellement, nous sommes en quête de partenaires industriels pour mettre en œuvre notre processus. Si cela vous intéresse ou si vous voulez en savoir plus sur notre projet, n’hésitez pas à nous contacter. Ensemble, nous pourrions changer la donne pour un avenir plus durable.